De père allemand, mais élevé chez les Ansermet à Genève, Jean-Jacques Langendorf garde de sa double origine un attachement pour la Suisse et des affinités profondes avec une Mitteleuropa plus proche de l’Empire austro-hongrois que de l’Allemagne moderne. Mais il y a aussi l’Italie dans sa constellation familiale, et tout cela constitue un mélange assez détonant quand, avec son ami Claude Frochaux, il décide, en anarchiste convaincu, d’aller poser une bombe au Consulat d’Espagne à Genève, symbole de l’oppression franquiste. Sensation, procès, prison. Assagi, J.-J. Langendorf voyage en Orient, en profite pour apprendre l’arabe et revient tardivement à des études de lettres à Lausanne, où il cultive surtout la philosophie et l’histoire. Ses livres manifestent son goût pour la stratégie militaire aux XVIIIe et XIXe siècles. Et aujourd’hui, installé dans l’aile d’un château baroque autrichien, il affirme des convictions monarchistes.

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